Génocide des Hereros et des Namas en Namibie: la procédure en réparation contre l’Allemagne rejetée à New York

Le tribunal fédéral de New York a rejeté le 7 mars 2019 la procédure en réparation pour génocide intentée contre l’Allemagne par les tribus herero et nama de Namibie. L’Allemagne, qui a officiellement reconnu les “exactions”, négocie avec la Namibie un accord qui pourrait contenir des excuses officielles et la promesse d’aides au développement en guise de dédommagement.Mais les descendants des Hereros et des Namas – une minorité en Namibie car ils ne représentent plus que 10% de la population –, qui n’ont pas été invités à ces discussions, ont saisi la justice civile américaine pour obtenir directement (de l’Allemagne) des dommages et intérêts. Ils ne font pas confiance aux autorités de leur pays dans ces négociations. Ils se sont appuyés sur la loi Alien Tort Statute, qui permet à des tribunaux américains de traiter des plaintes de citoyens étrangers pour des violations de droits de l’Homme. Ils ont été déboutés pour la deuxième fois.Un génocide oublié, le premier du XXe siècleLa juge américaine Laura Taylor Swain a estimé que le principe d’immunité d’un Etat souverain bénéficiait bien à l’Allemagne, rendant la procédure irrecevable.L’avocat qui défendait les représentants des deux tribus a annoncé son intention de faire appel et indiqué qu’il se rendrait “fin mars en Namibie pour discuter” de la “stratégie à venir”. “Nous avons une cause juste”, a insisté Kenneth McCallion, appelant son peuple au “calme” et conseillant à “ceux qui célèbrent une victoire de courte durée de se calmer”. “Nous avons juste rencontré des difficultés sur la route du succès”, a-t-il assuré.Un jugement décevant, tant pour notre peuple que pour toutes les nations du monde qui défendent la justice pour tousVekuii Rukoro, chef des Hererosà l’AFPLe massacre des Héréros et des Namas, dans ce qui était alors l’”Afrique du Sud-Est allemande” (1884-1915), est considéré par de nombreux historiens comme le premier génocide du XXe siècle. Plusieurs dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés, d’autres enfermés dans des camps. Tandis que des cadavres ont servi à des expériences scientifiques. Tout cela trois décennies avant l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne.Longtemps, cet épisode meurtrier est resté ignoré, tant en Europe qu’en Afrique, et même en Namibie. Au point que Shark Island, l’un des lieux où s’est déroulé le drame, décrit comme un véritable “camp de concentration”, est aujourd’hui un camping.Click Here: Rugby league Jerseys