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#AlertePollutionRivières ou sols contaminés, déchets industriels abandonnés… Vous vivez à proximité d’un site pollué ?
Cliquez ici pour nous alerter !Eloïse grimpe sur le tourniquet. Comme la plupart des enfants de son âge, la petite fille, qui a presque 2 ans, ne résiste pas à cette envie quand elle se trouve dans l’aire de jeux de sa ville, Le Pradet (Var). Ses parents la suivent. Ce samedi 21 avril 2018, la douceur printanière se mue en chaleur estivale, dès le milieu de la matinée. Dans l’air, une odeur forte et persistante. “Plus on va vers le tourniquet, plus on la sent”, se remémore François, le père d’Eloïse, pour franceinfo. Il nous a contactés via notre enquête collaborative #AlertePollution. “Ça prend à la gorge. L’odeur est agressive. On a mal à la tête.” François regarde autour de lui et, surtout, à ses pieds. Le sol mou sous le tourniquet, prévu pour amortir chutes et chocs, a été changé deux jours auparavant. Rebuté par cette odeur “insoutenable”, il quitte les lieux avec femme et enfant.Ces effluves sont-ils toxiques ? Que risque-t-on si on les inhale ? François s’interroge. Il n’est pas le seul : l’association de défense de l’environnement Robin des Bois a reçu une quinzaine de signalements, parfois collectifs, de toute la France. Des parents se plaignent d’odeurs lors de fortes chaleurs, quand la température dépasse 30°C. D’autres de brûlures, quand les enfants chutent. “Ou alors, au moment du nettoyage, ils étaient étonnés de voir le sol se déliter en chips de caoutchouc”, précise à franceinfo Jacky Bonnemains, porte-parole de Robin des Bois. Ces morceaux de revêtement peuvent s’incruster dans la peau ou être ingérés par les enfants. Or, des granulats de pneus usagés ou de caoutchouc neuf se trouvent dans les sous-couches amortissantes des aires de jeux, suscitant l’inquiétude des parents.Des informations insuffisantesIl faut dire que le flou règne quant à la dangerosité ou non de ces granulats dans les sols mous des aires de jeux. Une note mise en ligne sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en septembre dernier évoque leur utilisation sur les terrains de sport synthétiques. Comme dans les aires de jeux, des granulats de pneus y sont utilisés, non pas en sous-couche, mais entre les brins d’herbe en plastique, pour améliorer l’amorti et l’élasticité. Verdict : le risque lié à leur utilisation est jugé “peu préoccupant pour la santé”, mais “potentiel pour l’environnement via les sols et les systèmes de drainage des eaux de pluie”. En clair, quand il pleut, l’eau ruisselle et draine des phénols, dont certains sont considérés comme des perturbateurs endocriniens, et des métaux lourds, tels que le zinc.L’Anses soulève ainsi la question des risques pour la biodiversité. “Les terrains synthétiques sont conçus pour éviter que l’eau de pluie ne stagne en surface. Elle est évacuée dans les cours d’eau avoisinants et se retrouve dans les sédiments. Ainsi, aux Pays-Bas, l’Institut national néerlandais pour la santé publique et l’environnement (RIVM) a constaté une pollution autour de ces terrains”, explique à franceinfo Pierre Lecoq, coordinateur de l’étude de l’Anses.Un tel risque existe-t-il autour des aires de jeux ? Impossible de le savoir, faute d’informations suffisantes. “L’Anses a relevé certaines limites méthodologiques dans les données disponibles”, en particulier sur les aires de jeux, “très peu documentées à ce jour”, reconnaît-elle dans sa note préliminaire. Car l’agence n’a pas envoyé de scientifiques pour analyser les composants des aires de jeux, ni l’air ou l’eau environnants. Elle s’appuie simplement sur une revue d’expertises, notamment américaines et néerlandaises, pour aboutir à ses premières conclusions. Pour combler ce manque, elle a ordonné une nouvelle enquête en trois étapes. La première, une étude de filière, “lancée pour bien comprendre où sont utilisés les granulats dans les aires de jeux”, vient juste d’être engagée.Une bonne nouvelle pour Françoise Cartron, sénatrice LREM de la Gironde à l’origine d’une proposition de loi sur le sujet visant à créer une mission scientifique pilotée par le gouvernement. “Il faut un véritable protocole scientifique pour sortir des constatations et des sentiments, savoir s’il y a un danger et si besoin déterminer des conditions d’utilisation”, souligne l’élue auprès de franceinfo. Ce cadre législatif est indispensable aux maires qui veulent installer des aires de jeux : “Ils sont démunis face aux administrés qui leur posent des questions.” Certains appliquent d’ailleurs le principe de précaution en choisissant des copeaux de bois plutôt que des sols mous en granulats de pneus, en attendant que la proposition de loi soit votée à l’Assemblée.“Pas plus dangereux que d’avaler un chewing-gum”Car ces granulats contiennent des substances qui peuvent être dangereuses pour la santé, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des molécules toxiques, dont l’une est classée cancérogène certain pour l’homme. Et il semble pour l’heure impossible de connaître leur taux exact dans les granulats utilisés sur les aires de jeux. “A l’heure actuelle, la teneur minimale en HAP dans les granulats de pneus usagés est de 20 à 30 mg/kg”, estime Jacky Bonnemains, de Robin des Bois. L’association souhaite que soit appliqué aux sols des aires de jeux le seuil maximal autorisé par la réglementation européenne dans les jouets en plastique ou en caoutchouc. “Chaque HAP doit être inférieur à 0,5 mg/kg”, impose ainsi l’Agence européenne des produits chimiques (Echa), qui en liste huit.L’Anses n’est pas aussi catégorique. “Dans les aires de jeux, on ne sait pas dans quelle mesure les enfants sont exposés à ces substances”, indique Matthieu Schuler, directeur de l’évaluation des risques de l’agence. “Pour en être sûr, il faut des études plus minutieuses et menées selon des méthodologies scientifiques”, insiste-t-il, en renvoyant à l’enquête en cours. De son côté, le Syndicat national du caoutchouc et des polymères (SNCP) affirme à franceinfo que les HAP sont présents à hauteur de 17 mg/kg dans certaines couches des sols des aires de jeux. Et de préciser que lorsque la surcouche du sol amortissant est colorée, comme c’est le cas au Pradet, aucun HAP n’y figure. Dans ce cas-là, “si des enfants ingèrent un bout de granulat, ce n’est pas plus dangereux que d’avaler un chewing-gum”, assure le SNCP.Le syndicat préconise d’ailleurs aux industriels de respecter la réglementation des matériaux au contact des denrées alimentaires, bien plus stricte sur la présence de HAP, dans les sols destinés aux aires de jeux. Selon nos informations, en ce qui concerne celui de l’aire de jeux du Pradet, sa sous-couche est fabriquée à partir de caoutchouc neuf français, dont les taux de HAP et de phtalates sont bien inférieurs aux taux admissibles dans les normes européennes sur la sécurité des jouets. Tout comme les taux de métaux lourds, inférieurs eux aussi aux normes en vigueur au sein de l’Union européenne.Des interrogations autour du liant utiliséReste le liant, produit sur lequel se cristallisent les inquiétudes de François, qui a alerté la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Var. En effet, pour cette dernière, l’odeur forte que François a sentie dans l’air de jeux “pourrait être due au liant utilisé pour la confection des revêtements, les émanations s’estompant dans les jours qui suivent l’opération de coulage”. Le produit utilisé au Pradet est un liant polyuréthane dont l’un des composants, le diisocyanate de diphénylméthane, est un cancérogène suspecté.La DDPP n’a rien remarqué d’anormal. Tous les produits utilisés sont conformes au règlement Reach, qui s’applique aux substances chimiques fabriquées et commercialisées au sein de l’Union européenne. De son côté, la mairie du Pradet nous assure avoir condamné l’aire de jeux, les 19 et 20 avril 2018, temps maximum recommandé par le prestataire chargé de la rénovation. “Le liant n’a pas d’odeur et notre fournisseur a fait des tests, précis et satisfaisants sur ce produit”, assure à franceinfo le directeur d’exploitation de l’entreprise qui produit ces matériaux. “Il peut y avoir une odeur de caoutchouc deux jours après la rénovation sans que ce soit nocif, ça ne me choque pas”, ajoute-t-il.“On va s’attacher à mieux comprendre comment les liants, colles et lissants sont employés, indique Matthieu Schuler, de l’Anses. On va également mieux étudier les composés organiques volatils (COV), pour caractériser les risques de ces familles de substances pour les enfants.” Ces substances solides à température ambiante peuvent se volatiliser et se recondenser sous forme de poussière toxique juste après l’installation ou sous l’effet de la chaleur.Un point soulevé aussi par François, qui s’interroge sur la toxicité des COV émis au moment de la pose du liant. Cela ne l’empêche pas de continuer à se rendre avec sa fille à l’aire de jeux du Pradet, où l’odeur n’est jamais réapparue. Fin janvier, il a alerté l’Anses sur ce qui lui était arrivé. Il vient d’avoir une réponse : son message a été transmis aux experts de l’agence sanitaire. Là encore, il n’est pas le seul. Des éléments d’autres citoyens sur les aires de jeux sont ajoutés au dossier. Eux aussi attendent des réponses plus précises.Click Here: Cheap FIJI Rugby Jersey